Pour ce dernier bilan sur notre expatriation en Nouvelle-Calédonie, j’ai préféré attendre d’être rentrée avant de vous l’écrire. Je ne voulais pas le faire « à chaud » après notre départ. Quatre années sur le caillou, c’est long mais au final c’est passé vite quand même. Alors pourquoi sommes-nous partis ? Et est-ce que l’on regrette d’avoir quitter le caillou ? Je vous réponds dans cet article.
Vous pouvez aussi relire notre précédents bilans ici : >> bilan 6 mois << >> bilan 1 an << >> bilan 2 ans << >> bilan 3 ans <<
Expatriation en Nouvelle-Calédonie, un rêve bien réel
Quand on parle de la Nouvelle-Calédonie, dans l’imaginaire collectif ce qui surgit en premier ce sont de très lointaines plages paradisiaques. Mais si le pays n’avait été que cela, je pense que nous n’y serions pas rester 4 années. La Calédonie c’est tellement plus que cela ! C’est un lagon préservé, une chaine montagneuse qui offre de superbes randonnées, une culture mélanésienne à découvrir, des forêts humides et des forêts sèches riche de biodiversité, des cow boys… En un mot ou plutôt en trois : une richesse incroyable !
Pour nous cela a aussi un mode de vie assez orienté vers la nature. Du camping le week-end en brousse ou sur un îlot avec son lot de soirées autour du feu. Des randonnées dans des paysages tous plus beaux les uns que les autres. Mais aussi des sessions de snorkeling ou de plongées au milieu de tortues, requins et jardins de coraux. Moi qui pensais être une indécrottable citadine, j’ai adoré cette proximité avec cette nature foisonnante.
Alors oui pendant 4 ans nous avons eu comme l’impression de vivre un rêve éveillé. Dans notre agenda, on cherchait plutôt comment garder un week-end de repos, plutôt que de chercher comment les occuper. Et tout cela nous a fait oublier souvent les petites contraintes de vivre sur une île éloignée du Pacifique Sud. OK les yaourts viennois sont à 10€ le pack, sans parler des prix du fromage ou du chocolat. Mais on s’en est passé le temps que l’on a apprécié chaque sortie en bateau, chaque week-end dans les îles et fiesta avec les copains.
On a certes parfois manqué d’activités culturelles, comme certaines grandes expos, certains concerts… Mais peu à peu la scène culturelle se met en place. On a aussi participé à de chouettes visites comme la bateau de recherche l’Amborella, assisté aux conférences-débats et projections magnifiques du Festival de l’image sous-marine et quelques concerts/ festivals plutôt punchs. Bref ne vous inquiétez pas, il y a tout de même de quoi s’occuper.
Se confronter aux départs des copains
Mais la vie sur le caillou est aussi rythmée par les départs. Certains personnes ne viennent que pour une année ou deux. Parfois trois ou quatre. Et puis, quelques fois, ils n’ont pas le choix tout simplement. Pas de travail ou un événement qui les rappelle en métropole. Et ils s’en vont. Étant loin de nos proches et de notre famille, on se crée un cocon, une nouvelle famille en quelque sorte. On tisse des amitiés fortes. Et il faut apprendre à composer avec ces départs.
En général, les premiers se gèrent assez bien. On rencontre de nouvelles personnes via le boulot, les autres copains ou les activités que l’on fait. C’est plutôt chouette d’ailleurs. On a rencontré de super personnes durant nos 4 années en Calédonie, d’univers divers et variés et c’était vraiment très riche. Mais malheureusement après 3 ans et demi, notre cercle d’amis les plus proches avaient quasi tous repris le chemin de la métropole. Et je dois bien avouer qu’une certaine lassitude à recréer des liens nous a envahie. Il était temps aussi pour nous de reprendre la route. Et d’aller les retrouver !
La Nouvelle-Calédonie, une prison dorée ?
La Nouvelle-Calédonie, c’est l’autre bout du monde. Et que ce soit pour y venir ou pour en sortir, cela coûte cher, voir très cher ! Rien que pour voyager d’une île à une autre, comptez pas loin de 100€ pour l’île des pins ou presque le double pour les Loyauté… Et quand il faut sortir du pays c’est minimum 300€ pour le Vanuatu, 400€ pour l’Australie… Vous pensez bien que les petits week-ends à destination d’une ville d’Europe comme on peut les faire en France, et bah en Calédonie c’est compliqué.
C’est le second point qui m’a le plus pesé. Simon a eu la chance d’aller 2 fois en Australie et une fois en Nouvelle-Zélande pour son travail. Et il en a profité pour étendre son séjour en NZ et faire de la randonnée. De mon côté, les changements d’emploi ont limité mes semaines de congés. Nous avons pu partir une dizaine de jours au Vanuatu, pays le plus accessible depuis la Nouvelle-Calédonie. Un superbe voyage d’ailleurs !
Puis en 2018 un séjour en métropole. Et oui si l’on veut revoir un peu la famille, il faut bien rentré en France. Même si j’ai eu la chance d’avoir mes parents et quelques amis qui sont venus nous rendre visite, en 4 ans cela fait peu pour profiter d’eux. Lorsque l’on rentre, tout de suite c’est un gros budget entre le billet d’avion et les trajets une fois en métropole. Bref c’est une année où l’on ne peut pas faire de « vraies » vacances. J’entends par là pas de nouveau pays à découvrir.
Mais comme je vous le disais un peu plus haut, on a la chance d’avoir en Calédonie une belle diversité de paysages mais aussi d’activités. Par contre, même si durant l’hiver les températures baissent, on a pas d’hiver franchement prononcé. Alors à force, on peut tout de même avoir des envies de changement. Et pour ma part au bout de 4 ans, l’envie de reprendre mon sac à dos était devenu un peu obsédante.
Un éloignement qui fini par être trop pesant
« Les copains, la famille vous nous manquez et c’est cela qui nous fera rentrer en France ! »
Voici ce que j’écrivais dans le bilan de notre première année d’expatriation en Nouvelle-Calédonie. Et cela s’avère vrai aujourd’hui. Après 4 ans loin de nos proches, la distance se fait sentir. Nos parents vieillissent, nos neveux grandissent, nos amis ont eu des petits bouts de chou que l’on n’a pas encore rencontré. Bref la vie, le quotidien continuent et on a aussi envie d’en faire partie et d’y participer.
Personnellement, tant que je n’étais pas revenu en France, je ne ressentais pas autant cette absence, ce manque. Mais suite à nos vacances en métropole en 2018, ils ont été beaucoup plus présents en moi. Alors couplé avec le départ de nos amis les plus proches de Calédonie, l’absence est devenu plus cruelle. L’heure de notre départ a sonné.
C’est pour toutes ces raisons, qu’au bout de 4 ans nous avons quitté la Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui après 8 mois de voyage et 2 mois de confinement en France, est-ce que je regrette notre départ ? Non. Cette décision nous l’avons murement réfléchie.
Par contre, en reprenant les voyages, on s’est d’autant plus rendu compte à quel point ce pays est un joyau. Et bien sûr, le caillou nous manque certains jours. Mais une fois que la pandémie sera finie, que la vie « normale » pourra reprendre, on ne regrettera pas de reprendre une place dans le quotidien de notre proches !
7 Comments
Bonjour,
Je souhaiterais m’y installer avec ma famille ,nous avons été en vacances il y a quelques années et avons eu un vrai coup de coeur.
Pensez-vous que ce soit facile de trouver un emploi en tant que conseillère banque?
Merci pour ce beaux partages.
Alice
Bonjour Alice, Je vous souhaite de pouvoir vous installer sur le caillou prochainement. Concernant le marché de l’emploi cela fait désormais 2 ans que j’ai quitté la NC donc je ne voudrais pas vous induire en erreur. Je sais simplement qu’en ce moment comme beaucoup de pays la NC doit faire face à des difficultés économique. N’hésitez pas à contacter des agences d’intérim comme aboro ou à consulter les sites d’annonces d’emploi. Si vous avez d’autres questions n’hésitez pas également à me contacter par email ou via notre page Facebook 🙂
Bonjour, ton poste est très intéressant. Avec mon compagnon, nous souhaiterions vivre en Nouvelle-Calédonie (nous sommes de la métropole). Il est infirmier et moi diplômée en juillet si tout va bien. En lisant ton poste, cela conforte notre choix, mais comme dans tout il y a toujours des inconvénients… Et nous avons deux chats, est-ce que tu penses qu’il est possible de venir avec eux ? Et où pourrais-tu nous conseiller de vivre ?
Merci beaucoup 🙂
Très juste et même si je suis d’ici je ressens parfois ce manque des gens que j’aime et qui sont en métropole. Par contre pas assez sans doute pour rentrer et quitter le Caillou ☺️ J’ai été très heureuse de te rencontrer et je pense souvent à vous 2. Bisous
Merci pour ton message Sophie. Cela a été un plaisir également. Et qui sait, on repassera surement par le caillou un de ses 4 ! Bises
Merci! Tout simplement merci pour tant de franchise et partage.
Merci Alain 🙂