Deuxième et dernière étape pour nous dans le Sichuan, la petite ville de Tagong. Cette ville sert de point de départ de plusieurs randonnées à la journée ou sur plusieurs jours. C’est aussi un bon aperçu de ce à quoi ressemble le Tibet, à un coût plus raisonnable et les démarches administratives en moins.
Nous sommes partis en bus depuis Chengdu en compagnie de nos amis frenchy Anaïs et Maxime du blog visas-vies pour rejoindre la ville de Kangding. Nous prendrons le premier bus du matin – 140RMB, départ 7h10 de Xinnamen. Et oui, nous espérons pouvoir prendre directement en arrivant une voiture pour Tagong, il faut donc partir tôt. Et c’est parti pour au minimum 8h de trajet voir 10h si l’on obtient la voiture.
On arrive sans encombre à la gare routière de Kangding. À la sortie, une horde de taximan nous saute dessus pour nous proposer leur service pour Tagong. Bon on a au moins pas besoin de chercher longtemps comment poursuivre notre trajet ! Maxime essaye de négocier le prix de la course mais c’est peine perdue. Aucun taxi ne veut nous prendre pour moins de 50RMB/personne. On fini par en choisir un et partir.
La route est juste magnifique : les hauts sommets enneigés, des paysages qui font penser au Tibet : ça y est on y est ! Le temps se dégrade, il commence à neiger… On se demande ce que la météo nous réserve à Tagong.
Une fois arrivé, il fait froid – on est à 3700m d’altitude au mois d’octobre… Du coup on espère se réchauffer chez Angela, une Américaine qui tient l’une des rares guesthouse de Tagong. Manque de chance, elle n’a plus de place mais nous propose un dortoir dans une guesthouse toute proche. Le dortoir est décoré dans un style tibétain magnifique. Il n’y fait pas très chaud mais les couvertures sont épaisses et nombreuses. On y dormira très bien pour 25RMB par nuit.
Découverte de Tagong
Le premier jour, pour nous acclimater doucement à l’altitude, nous partons faire une balade sur les collines alentours après avoir fait quelques courses dans le village. On pique-nique avec une jolie vue sur Tagong. On observe les yaks, les gens dans leur vie quotidienne.
Un peu plus loin, nous atteignons un grand monastère un peu à l’extérieur de la ville. Le temps se dégrade peu à peu, on retourne donc au chaud, boire un peu de thé tibétain. On en profite pour se renseigner sur les possibilités de randonnée sur plusieurs jours dans la région.
Dormir chez une famille tibétaine
Angela propose de multiples solutions pour partir à la découverte de la région et de ses habitants. Nous choisissons l’option la plus simple : une rando sur 2 jours avec nuit dans une famille tibétaine. Angela nous explique le trajet à suivre, ce n’est pas très compliqué et nous passerons la nuit chez sa belle-soeur. Cela nous coûte 80RMB par personne pour le couchage, le repas du soir et le petit déjeuner.
La matin, avant de partir, nous faisons quelques courses pour nous organiser un pique-nique sur le chemin. Puis on se met en route tranquillement. Les paysages sont somptueux, il n’y a pas un chat à l’horizon, on ne croisera que quelques locaux des villages alentours.
La seule difficulté de la randonnée sera de passer un sommet pour rejoindre la maison de notre hôte. On sent que ça tire un peu dans les jambes, on est a 4000m d’altitude quand même ! On prend le temps de manger avec la vue sur la vallée, un peu abrité du vent. Mais de gros nuages noirs arrivent, il faut que nous repartions. Le temps est vraiment très changeant en montagne. Sur les derniers 100m, on se retrouve dans une tempête de neige avant d’arriver chez la famille qui nous accueille pour la nuit.
La maison est très spartiate mais l’accueil lui est tout ce qu’il y a de chaleureux. Un petit garçon de 1 an et demi joue dans la maison « cul-nu ». Alors que nous, avec nos différentes couches sur le dos on a du mal à se réchauffer ! Le temps de boire un bol de thé au beurre de yak et de grignoter des pommes de terre grillées au poêle, le soleil est de retour. On en profite pour faire un tour à l’extérieur : des grands espaces et des yaks tout autour de nous.
Sous une tente, on découvre même les petits qui sont à l’abri du froid. Ici les yaks sont une ressource importante. Tout y est bon : le lait pour faire du beurre, la viande pour se nourrir, la laine pour s’habiller… Et même la bouse de yak qui sert de combustible et d’isolant pour la maison. La vie est plus que rude dans les montagnes !
Le soir la belle-soeur d’Angela nous prépare un plat traditionnel tibétain : la tukpa. Il s’agit d’une soupe de pâte avec quelques épices et légumes. On est impressionné de la voir préparer ses pâtes en quelques coups de main ! Angela, son mari et sa petite fille sont présents lors du diner ce qui nous permet d’échanger un peu avec Angéla pour mieux comprendre la vie ici, dans les montagnes – la belle-soeur ne parle que peu anglais. On se couche tôt mais la nuit est difficile. Le couchage – des planches de bois et des couvertures – est sommaire et les températures ne sont pas clémentes. Sans parler de la radio qui répète les mêmes prières sans discontinuer de toute la nuit.
Bref le réveil n’est pas facile mais au dehors c’est magnifique. Il a neigé et gelé dans la nuit. Résultat tout est blanc et camouflé dans un épais brouillard ! C’est superbe, l’ambiance est irréelle. Au petit déjeuner, autre plat typique : on mélange de la farine à notre thé au beurre de yak pour obtenir une pâte que l’on mange cru. On avait déjà eu l’occasion de tester cela à Shangri-La. Cette fois, on peut également l’accompagner de yaourt de yak.
On reste encore un peu au chaud pour voir comment le temps va évoluer. La brouillard n’a pas l’air de vouloir plier bagage alors après quelques photos avec la famille, on reprend la route vers Tagong sans faire de détour. 1h30 plus tard, on arrive à l’auberge, on prend un repas chaud et on demande une voiture pour repartir sur Kangding.
Kangding, passage obligé mais pas désobligeant !
On arrive dans l’après midi sur Kangding. Le soleil est à nouveau de la partie et nous aurons pu profiter une nouvelle fois de la beauté de la route en passant notamment près de l’aéroport de Kangding. Nous passerons la soirée et la nuit chez Zhimlam hotel, une auberge également tenue par un américain. L’accueil y est top et la salle de bain trop mignonne avec sa baignoire en bois ! En plus on découvre des couvertures chauffantes dans chaque lit : grand luxe !
La ville n’est pas particulièrement jolie mais elle n’est pas déplaisante. Le soir, sur une grande place, on observe une bonne centaine de chinois entrain de danser. Enfin, le lendemain il est temps pour nous de nous séparer. Maxime et Anaïs poursuivent leur route vers le sud en passant tout d’abord par le Grand Boudha de Leshan. Et nous, nous partons vers le nord en espérant faire le Mont Hua et Pékin.
Et voilà, j’espère que cet article vous donnera envie de sortir du traditionnel chemin touristique en Chine pour aller découvrir ses paysages et ses familles tibétaines. Je vous laisse, en attendant le prochain article sur Shanghai !
4 Comments
Vos photos sont juste MAGNIFIQUES!!
Pas de mérite pour le coup, les paysages sont vraiment splendides ! Mais merci 🙂
Quelle chance d’avoir pu vivre cette expérience dans une famille! Merci de prendre le temps de nous faire découvrir tout cela à travers ton blog! J’attends chaque article avec impatience pour suivre votre aventure 🙂
Bonne continuation
Bises
Cathy
Merci Cathy ! Je suis en train d’essayer de préparer mes derniers articles sur la Chine car j’ai hâte de vous parler enfin du Vietnam et du Cambodge. Aller promis en fin d’année je rattrape mon retard en écriture !